Tariq Ramadan : American and European Scholars Respond

At the beginning of August, the Homeland Security Department (HSD) of the United States revoked the work and residence visa to the United States for our colleague Tariq Ramadan. The European-born and Geneva-based teacher had been hired by Notre Dame University where, two weeks later, he was supposed to have taken up a post as Professor of Islamic Studies and as Luce Professor, directing the “Religion, Conflict and Peacebuilding” program.

The revocation of Mr. Ramadan’s visa and thus his right to teach in the United States constitutes a breach in fundamental civil liberties, a breach legalized under the Patriot Act. This legislation, adopted on October 26, 2001 in the context of the reaction to the September 11, 2001 attacks, has gone beyond its legitimate objective of fighting terrorism. It is increasingly used to silence dissident voices, or simply critics, on sensitive questions such as the Israeli-Palestinian conflict, issues related to Islam or more generally to American foreign policy in the world.

The Patriot Act authorizes the control and censure of writings and publications and the surveillance of universities, both American and foreign. It permits the revocation of visas for teachers and students coming from countries judged to be “sensitive.” This most recent use (or, more accurately, abuse) of this legislation contributes to a process that in the long run can substantially set back the right to freedom of thought and expression in universities and among researchers on both sides of the Atlantic and as such seriously affects relations between universities in Europe and the United States. A large number of American civic and professional organizations (American Civil Liberties Union, Center for Public Integrity, Pen Club American Center, American Academy of Religion, Middle East Studies Association, American Association of University Professors etc.) have denounced this abuse.

Faithful to the American spirit of exchange and openness, the American Association of University Professors, based in Washington, has strongly criticized the decision made by the Homeland Security Department with respect to T. Ramadan, stating that “foreign university professors to whom are offered the possibility of coming to work in an American institution of higher education should not be impeded by our government from entering the United States because of their political convictions, their associations, or their writings.”

The university professors who have signed this statement are particularly committed to the fundamental freedoms and the policies that welcome foreign scientists and university professors. This permitted, in the past, many European intellectuals, persecuted for their political, religious or philosophical beliefs, to find “asylum” in American universities and to pursue in security their scientific activities.

The signers of this statement, citizens of the United States, or of Europe, are particularly attached to this “American spirit.” America’s noble record in modern history is today threatened. Therefore, we respectfully ask that the authorities of the United States reconsider their refusal to allow Tariq Ramadan to teach at Notre Dame, one of America’s prominent universities.

Asma Afsaruddin, Notre Dame University
Mumtaz Ahmad, Hampton University
Lisa Anderson, Columbia University
Ali Banuazizi, Boston College
Joel Beinin, Stanford University
Laurie A. Brand, University of Southern California
L. Carl Brown, Princeton University
Richard Bulliet, Columbia University
Charles E. Butterworth, University of Maryland
Ahmad Dallal, Georgetown University
Fred M. Donner, University of Chicago
Dale F. Eickelman, Dartmouth College
Khaled Abou El Fadl, UCLA
John L. Esposito, Georgetown University
Richard A. Falk, Princeton University
Fawaz Gerges, Sarah Lawrence College
Dru Gladney, University of Hawaii
William A. Graham, Harvard University
Peter Gran, Temple University
Robert Hefner, Boston University
Nicholas S. Hopkins, American University in Cairo
Michael Hudson, Georgetown University
Sherman Jackson, University of Michigan
Nikki Keddie, UCLA
Mark Levine, UC Irvine
Peter Mandaville, George Mason University
Richard C. Martin, Emory University
Jane Dammen McAuliffe, Georgetown University
Aminah Beverly McCloud, DePaul University
C. M. Naim, University of Chicago
Augustus Richard Norton, Boston University
Sulayman Nyang, Howard University
William B. Quandt, University of Virginia
Abdulaziz A. Sachedina, University of Virginia
Nazif Shahrani, Indiana University
Amira Sonbol, Georgetown University
Tamara Sonn, College of William & Mary
Antony T. Sullivan Near East Support Service
Mark Tessler, University of Michigan
John O. Voll, Georgetown University

Requête adressée aux autorités américaines par des universitaires américains et européens

Au début du mois d’août, le Homeland Security Department (HSD) américain a révoqué le visa de travail et de résidence aux Etats-Unis de notre collègue Tariq Ramadan. L’enseignant genevois avait été engagé par l’Université Notre-Dame (Indiana) où il devait occuper deux semaines plus tard un poste de Professeur d’études islamiques et de Luce Professor chargé du programme « Religion, Conflit et Promotion de la Paix ».

La révocation du visa de M. Ramadan et, partant, son interdiction d’enseigner aux Etats-Unis constitue une nouvelle brèche dans les libertés civiques fondamentales. Cette atteinte a été légalisée par le Patriot Act. Adoptée le 26 octobre 2001 dans le contexte de la réaction aux attentats de septembre 2001, cette législation a largement dépassé son objectif légitime de lutter contre le terrorisme. Elle est de plus en plus fréquemment utilisée pour faire taire des voix dissidentes, ou simplement critiques, sur les questions sensibles telles que le problème israélo-palestinien, les thèmes afférant à l’islam ou, plus généralement, la politique américaine dans le monde.

Le Patriot Act autorise pour ce faire le contrôle et la censure des écrits et des publications et la surveillance des universitaires aussi bien américains qu’étrangers. Elle permet la révocation des visas des enseignants et des étudiants en provenance de pays jugés « sensibles ». Le dernier usage, ou, faudrait-il dire, le dernier abus de cette législation nourrit un processus qui est susceptible d’entraîner à terme une remise en cause substantielle de la liberté de pensée et d’expression des universitaires et des chercheurs sur les deux rives de l’Atlantique et, comme tel, affecter sérieusement les relations universitaires entre l’Europe et les Etats-Unis. Un grand nombre d’organisations civiques et professionnelles américaines (American Civil Liberties Union, Center for Public Integrity, Pen Club American Center, American Academy of Religion, Middle East Studies Association, American Association of University Professors…) ont déjà dénoncé ces abus.

Fidèle à l’esprit américain d’échange et d’ouverture, l’Association américaine des professeurs d’Université (Washington) a vivement critiqué la décision prise par le Homeland Security Department vis-à-vis de T. Ramadan, rappelant que « des universitaires étrangers à qui l’on offre la possibilité de venir travailler dans une institution américaine de haut niveau d’enseignement ne devraient pas être empêchés par notre gouvernement d’entrer aux Etats-Unis en raison de leurs convictions politiques, de leurs associations ou de leurs écrits ».

Les universitaires signataires de la présente déclaration sont particulièrement attachés aux libertés fondamentales et à la politique d’accueil à l’égard des scientifiques et des universitaires étrangers. Cette politique a permis par le passé à de nombreux savants européens, persécutés pour leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses, de trouver asile au sein des universités américaines et de poursuivre en toute quiétude leurs activités scientifiques.

Les signataires de la présente déclaration, citoyens des Etats-Unis, ou d’Europe, sont tout spécialement attachés à cet « esprit américain ». Ce qu’a fait l’Amérique de plus noble au cours de son histoire moderne leur parait aujourd’hui menacé. C’est pour cela qu’ils demandent respectueusement aux autorités des Etats-Unis de bien vouloir reconsidérer le refus adressé à Tariq Ramadan d’enseigner à l’Université Notre Dame, l’une des plus prestigieuses universités américaines.

Alibasic, Ahmet - Lecturer, Faculty of Islamic Studies, University of Sarajevo (Bosnia)
Balibar, Etienne - Professeur émérite, Université de Paris X Nanterre, Distinguished Professor of Humanities, University of California, Irvine (France)
Boumaza, Nadir - Profeseur des universités, Directeur du centre Jacques Berque (France)
Brown, Kenneth - professeur émerite, université de Manchester (UK)
Burgat, François - CNRS, IREMAM (Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman), Aix-en-Provence (France)
Chagnollaud, Jean-Paul - professeur des universités (France)
Chenal, Alain - maître de conférences à Paris-X-Nanterre (France)
Denoy, Sylvie - CNRS, IREMAM (France)
Dorronssoro, Gilles - (France)
Dresch, Paul - professor, anthropology, University of Oxford (UK)
Etienne, Bruno - professeur, Université d’Aix-Marseille (France)
Haenni, Patrick - chercheur, CEDEJ, Le Caire (Swizerland)
Hanafi, Sari - Sociologist, Director of Palestinian Diaspora and Refugee Centre, Shaml (France)
Ilbert, Robert - professeur, Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, Aix-en-Provence (France)
Jacquemond, Richard - Maître de conférences, Université de Provence (France)
Jamar, David - Chercheur, Université Libre de Bruxelles (Belgium)
Khosrokhavar, Farhad - Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris (France)
Legrand, Vincent - Université catholique de Louvain (Belgique)
Levi, Giovanni – professeur, histoire moderne, Université de Venise (Italy)
Longuenesse, Elisabeth - CNRS-GREMMO, Maison de l’Orient et de la Méditerranée (France)
Mallat, Chibli - EU Jean Monnet Professor in Law, Université Saint-Joseph, Centre for the Study of the European Union, Faculty of law, Beirut (Lebanon)
Manghardt, France - assistante en sociologie, Université de Fribourg (Swizerland)
Mitri, Tarek - Interreligious Relations and Dialogue, World Council of Churches (Swizerland)
Mohsen, Khadija - Institut Français des Relations Internationales (France)
Motzki, Harald - Radboud University of Nijmegen, Institute of Languages and Cultures of the Middle-East (Netherlands)
Nachi, Mohamed - Chargé de cours, Université de Liège (France)
Noiriel, Gérard - Directeur d’études à l’EHESS (France)
Peters, Rudolph - professeur des études islamique et du droit musulman, Université d’Amsterdam (Netherlands)
Piscatori, James - Wadham College, University of Oxford (UK)
Poirier, Jean-François - traducteur (France)
Roald, Anne Sofie - Malmö University (Sweden)
Roussillon, Alain - CNRS (France)
Roy, Olivier – CNRS, CERI (France)
Schneuwly Purdie, Mallory - Assistante de recherche et d’enseignement, Sociologie des Religions, Université de Fribourg (Swizerland)
Spahic, Omer - Associate Professor, Department of Architecture, Kulliyyah of Architecture & Environmental Design, International Islamic University (Malaysia)
Staszewski, Michel – Service des Sciences de l’Education, Université Libre de Bruxelles (Belgium)
Thébaud, Jean-Loup - philosophe (France)
Thielmann, Jörn - islamologue, Kompetenzzentrum Orient-Okzident Mainz KOOM (Germany)
Tozy, Mohamed - professeur, Université de Casablanca (Morocco)
Utvik, Bjørn Olav - Associate Professor, Director of Middle East Studies, Dept. of East-European and Oriental Studies, University of Oslo (Norway)
van Bruinessen, Martin - Utrecht University and International Institute for the Study of Islam in the Modern World (ISIM), Leiden (Netherlands)
Vidal-Naquet, Pierre - historien, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris (France)
Moulin, - CNRS, CEDEJ (France)

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